Une nouvelle crise financière imminente?

Publié le par paskov

Nous assistons à un formidable découplage entre l'économie réelle et les marchés financiers qui se rapproche du pic atteint en 2007, juste avant l'éclatement de la bulle des subprimes et sa contamination au système.

 

Mario-Draghi_teaser.jpgDepuis les retroussements de manche de Mario Draghi de juillet dernier, «Dans le cadre de son mandat, la BCE se tient prête à faire ce qui sera nécessaire», «Et croyez-moi, ce sera suffisant!», les marchés financiers ont globalement rebondi. L'annonce du programme OMT de rachats d'obligations d'Etat sur le marché secondaire de manière «illimitée» a soulagé les bourses.

Ben Bernanke, président de la Federal Reserve, est de son côté aussi entré sur le ring en montrant les muscles: «Et regarde un peu mon nouveau programme de rachat d'actifs! Illimité lui aussi!». Et peu importe si la dette publique des Etats Unis atteint 400% du PIB.

Le doux mot d'illimité a été également repris par les Japonais. Ils enterinnent un énième assouplissement monétaire, enterrant en grande pompe l'indépendance de la banque centrale du Japon. 

 

 

Cette expérience au niveau mondial de la planche à billet n'a pas de véritable de précédent. Jamais on a créé autant de liquidité au même moment, partout dans le monde, sans création de richesse équivalente et sans financer de guerre ! Cette stratégie de la fuite en avant permet au système de se maintenir fébrilement, alimentant sans cesse les flux de liquidité. 

Justement, les marchés europhoriques atteignent aujourd'hui des niveaux proches de ceux d'avant la crise alors que l'économie mondiale est au mieux soutenue à bout de bras par la dette, au pire en récession.

Nos dirigeants semblent persuadés que si les marchés - et en particulier leurs créanciers - vont bien, tout va bien. Leur regard est fixé sur la courbe du taux d'intérêt des obligations de leur Etat. Leur principal souci est de garder coûte que coûte une crédibilité et une capacité de s'endetter afin d'éviter le funeste destin grec.

 

La déconnection entre la finance et l'économie est telle qu'un brusque retour à la réalité et une nouvelle crise financière majeure ne sont pas à exclure dans les mois qui viennent. Quelle sera l'étincelle? La bulle immobilière en Chine financée par les autorités à hauteur de 45% du PIB national? Les obligations souveraines européennes? Le budget américain? Le chômage de masse? Une crise politique dans un Etat? Un brusque resserrement du crédit aux entrerprises? La faillitte d'une grande banque? Les craquements se multiplient et s'intensifient. 

 

 Les conséquences seraient bien plus dramatiques qu'en 2008 car les Etats n'ont plus les moyens financiers, ni politiques de sauver une nouvelle fois les banques et le secteur financier dans son ensemble. Seules les banques centrales sont capables d'encaisser un nouveau choc au prix d'une perte totale du contrôle monétaire.

Bien malin celui capable de prédire exactement ce qui va se passer avec un océan de liquidités qui ne correspond pas aux fondamentaux de l'économie. Une hypeinflation? Une déflation suivie d'une inflation? Une guerre monétaire mondiale avec des dévaluations compétitives entre les Etats/blocs continentaux? Des défauts souverains de paiement en série? Dans tous les cas ce ne sera pas joli joli.

 

Malgré le pessimisme ambiant, quelques idées, réflexions et solutions courageuses circulent. Souvent rejetées, qualifiées d'utopiques avec mépris car trop éloignées de la religion économique de notre époque. Chers dirigeants, écoutez les variations de la même complainte chez Rocard, Attali, Jorion, Stiglitz, Adair Turner, Warren Buffet, Olivier Blanchard, Jouyet et bien d'autres adeptes de la raison. Ecoutez aussi vos citoyens quand ils s'expriment:

L'initiative Minder

Publié dans Actualite de la crise

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